La mort d’un journal, c’est toute la presse qui souffre

24 janvier 2007 par - Divers

Des milliers de jeunes et de moins jeunes lecteurs ont suivi pendant des années – 52 ans très précisément -, Le Technicien du Film. Autant dire si j’ai toujours connu ce journal professionnel, du temps où j’étais étudiant, puis court-métragiste, puis, occasionnellement, tout au long de mon activité de réalisateur.

Récemment, la rédactrice en chef, Martine Triquet-Guillaume, m’a proposé de collaborer à la revue en racontant au fil des mois l’histoire imaginaire d’un réalisateur, de l’idée de son film à la sortie en salles. Collaboration riche. Bel échange. Plaisir d’écrire en toute liberté.
Hélas, le dernier épisode de cette saga n’a jamais été publié sur support papier. L’imprimeur, rencontrant des difficultés à recouvrer ses créances, a cessé l’impression. Dès lors, la mort du journal était annoncée.

Pourtant, la qualité et la richesse rédactionnelles du magazine en avaient fait une référence pour l’ensemble de la profession du cinéma et de l’audiovisuel. Mais cela n’a pas suffit. Malgré les modernisations successives, la technicité pointue de certains articles, les interviews de réalisateurs et chefs opérateurs vedettes, Le Technicien du Film a fini par disparaître des kiosques et des boîtes à lettres des abonnés.

Aujourd’hui, malgré une liquidation judiciaire en date du 5 décembre dernier, décidée par le Tribunal de Commerce de Paris, la rédaction continue d’espérer que l’interruption de cet outil remarquable sera brève. Le paradoxe est, ce qui est navrant, que Le Technicien du Film a vu ces deux dernières années ses ventes augmenter. Il faut donc déplorer que les numéros de décembre et janvier n’ont pas été publiés et qu’à ce jour aucun repreneur ne s’est manifesté.

La crise que traverse actuellement la presse généraliste et spécialisée s’amplifie et provoque la disparition de nombreux magazines et journaux en quête d’un nouveau modèle économique. Beaucoup d’éditeurs l’ont compris en renforçant leurs parutions papier par des sites Internet adaptés à la lecture en ligne.

La SACD n’est pas épargnée par le phénomène puisqu’elle a récemment décidé de supprimer la version papier de Entr’Actes au profit d’une version électronique.

Certains éditeurs avancent avec timidité en proposant des newsletters. D’autres optent d’emblée pour une parution exclusive sur Internet, même si la rentabilité n’est pas maîtrisée.

Quoi qu’il en soit, si l’on en croit les enquêtes menées sur le sujet, l’avenir, qu’on le déplore ou non, se situe très certainement dans cette perspective.

La rédaction du Technicien du Film reste soudée. Elle propose que chacun, dans cet élan nouveau du débat participatif, donne son avis sur l’avenir électronique de la revue. Dans cette optique, elle a préparé un formulaire accessible à tous sur son site Internet afin de recueillir vos appréciations sur le magazine.

Le questionnaire est disponible sur :

http://www.letechniciendufilm.com/

Les journalistes du Technicien du Film vous en remercient par avance :

Dominique Bertou, Emmanuel Bort, Frédéric Chhum, Cédric Dilasser, Franck Ernould, Nicolas Journet, Didier Giraud, Agnès Kieft, Philippe J. Maarek, Guy-Louis Mier, Gilles Penso, Hakim Remili, François Reumont, Michel Roudevitch, Martine Triquet-Guillaume, Raphaël Weirtheimer.

Michel Sibra,
administrateur télévision

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