Droit des femmes

30 septembre 2013 par - Divers

par Louise Doutreligne, présidente de la commission Théâtre de la SACD

Nadejda Tolokonnikova, une des artistes du groupe russe Pussy Riot, entame une grève de la faim au camp de Mordavie pour dénoncer les conditions inhumaines dans lesquelles sont traitées les détenues.

Les châtiments consistent  à réduire les détenues à l’état de bête en les privant, plus ou moins partiellement d’hygiène, de nourriture et de boissons. Parfois même en faisant travailler les prisonnières entièrement nues plus de quinze heures par jour. Les détenues sont nourries de « pain rassis, de lait largement coupé à l’eau, de semoule avariée et de pommes de terre pourries », écrit-elle dans une lettre à son avocate. Et les conditions d’hygiène sont organisées de telle manière que les détenues se sentent comme des animaux sales et dénués de droits ».

Sadisme suprême, le fonctionnement du camp est organisé de telle manière que l’anéantissement de l’individu et sa transformation en « esclave silencieux » sont réalisés par les détenues elles-mêmes. Des « pétitions » de détenues demandant à « travailler les week-ends » circulent même dans le camp. « En réalité, ces pétitions sont écrites sous la menace. C’est l’administration pénitentiaire qui force les détenues à les signer », explique Nadejda. Si une détenue se rebelle, les sanctions « non officielles » tombent… L’une des plus pénibles se baptise « lokalka », nom d’un passage clôturé qui relie deux zones du camp. La détenue est forcée d’y rester debout du matin au soir quelle que soit la saison. « Une fois, une femme a eu de telles gelures qu’on a dû lui amputer les doigts et un de ses pieds », raconte la Pussy Riot.

Dans sa très belle lettre Nadejda explique très bien qu’elle lutte pour l’ensemble des femmes enfermées dans ce camp, car toutes ses protestations précédentes quant aux conditions de travail et de détention ont été punies sévèrement par un durcissement sur l’ensemble des femmes. Cet enfermement et même ce procès sont indignes: pas de crime, pas de dommage matériel, même pas de vrais gros mots dans le texte de la chanson…

Ce traitement inhumain met en péril la vie d’une femme artiste. Ce camp de Morodavie est un crime contre l’humanité.

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