OFF d’utilité publique

7 mai 2012 par - Spectacle vivant

par Georges Werler, premier vice-président de la SACD

Sous le titre « le OFF, une dynamique d’utilité publique » un colloque a eu lieu le 12 avril 2012 à Avignon au Palais des Congrès. J’ai eu l’honneur d’y représenter la SACD.

L’ouverture en est revenue  à Greg Germain qui après avoir souhaité la bienvenue à tous a illico donné le  micro à Madame la Députée-Maire d’Avignon, Madame Roig qui a fait un discours charmant du genre vive le OFF avec un salut à son fondateur Benedetto en 1966. Elle souhaite que le OFF puisse garder l’« esprit frondeur » de ses origines et s’affranchir de toute autorité. L’anarchie doit continuer et pour les Compagnies ce festival doit rester une véritable aventure ! Elle rappelle que la ville n’a pas cessé de tenir ses engagements. Elle rappelle également que la culture est un facteur de lien social, tous les publics s’y croisent et s’y fondent. C’est pour beaucoup une découverte, le OFF étant un opérateur de diversité culturelle.
Madame la Députée-Maire enfin a remercié l’Assemblée (150 personnes) et souhaité que cette journée puisse faire avancer la réflexion sur le devenir du OFF ce qui est la raison même de cette journée !

Greg Germain, un peu plus tard, confirmera cette importance avec preuve puisque le ministère de la Culture, lui même a octroyé 10.000 euros pour qu’elle puisse avoir lieu !!! Et Madame Roig a disparu baignée dans le beau et frais soleil avignonnais.

Puis les travaux de cette fameuse journée ont enfin commencé. L’animateur en était Christophe Galent. Son introduction affirmait que le festival OFF avait démontré tout au long de ces dernières années qu’il répondait à une irrésistible nécessité.

Traversant crises et métamorphoses, festival de tous les superlatifs, la dernière édition du OFF a accueilli 1.143 spectacles, venus de 26 régions de France et de 20 pays étrangers. Les 969 compagnies comptaient 7.000 membres d’équipes artistiques. Il a généré plus d’un million d’entrées.
On en est ensuite venu à parler production et subvention. Le représentant de la Spedidam à clairement expliqué les problèmes de la copie privée et les conséquences de ces problèmes. J’ai naturellement confirmé ses propos quand tout à coup, Christophe Galent, l’animateur (je le rappelle) s’est  tourné vers moi en tonnant dans le micro : «  et la SACD refuse de baisser ses taux !!! »

J’ai cru devoir répondre aussitôt : la SACD est là pour défendre les auteurs et combien vivent de leur plume ?  Vous vous flattez d’avoir accueilli 1.143 spectacles. Dois-je vous rappeler que cela veut dire qu’il y a au moins 1.143 auteurs qui sont au départ de l’aventure. Sachez que tous ces auteurs – qu’ils soient de cirque, d’espace public, de chorégraphie, de musique, de mise en scène etc… sans oublier l’audiovisuel – sont à la SACD car la SACD est une société mutualiste et cela a un sens. Tous sont représentés au Conseil d’administration de la SACD. Alors pourquoi ces 1.143 auteurs ne pourraient-ils pas vivre décemment de leur travail ?

J’en ai profité pour exprimer mon indignation concernant le tract définissant cette journée du OFF recto verso où pas une seule fois n’apparaît le mot « auteur » pas une fois ! Alors qui les écrit ces 1.143 spectacles ? Je peux vous affirmer que le silence qui a succédé à cette réflexion c’était de la grande musique !!! puis quelques bégaiements… ce n’était pas le sujet !

J’ai continué : Quand on parle de la SACD vous entendez «  perception ». Il serait quand même bien que vous entendiez également le mot  « répartition ». Et là, j’ai rappelé l’action sociale en priorité, culturelle, juridique, etc…

J’ai répété que la SACD serait là pendant toute la durée du festival parce que nous voulons avoir un contact direct avec le maximum d’auteurs  pour qu’ils connaissent leur maison et sortent de leur solitude. Et pour cela le OFF est un lieu privilégié.

Derrière moi Greg Germain a pris le micro pour dire que j’avais eu raison de préciser l’action de la SACD.

Puis nous sommes allés déjeuner et certains participants, auteurs eux-mêmes sont venus me remercier. J’ai profité de ce temps de table pour amorcer le sujet du prix de location des théâtres. Mais c’était là un autre débat !

L’après-midi, nous nous sommes retrouvés par petit groupes et le thème de l’atelier dans lequel je me suis retrouvé était : le OFF, incubateur artistique (ce qui simplement voulait dire comment aider l’émergence des nouvelles Compagnies). Il m’a paru évident de demander ce qu’était une « Compagnie » dont on parle tant et qui recouvre tout et n’importe quoi ! La réponse de Philippe Verrière, critique et modérateur de l’atelier fut : « c’est quelques copains qui se réunissent » ! J’ai répondu que si pour le OFF c’était ça, la définition d’une Compagnie, je ne voyais pas la raison de ma présence ici !
J’ai été suivi dans ma réaction par la responsable du pôle emploi du département. Ce pourrait, d’ailleurs, être le thème d’un grand débat !

Il y eut ensuite une réunion de tous, de nouveau en plénière où le modérateur de chaque groupe donna les quelques sujets principaux de réflexion abordés et on termina ce colloque autour d’un verre !

Je ne sais pas si cette journée a servi à faire avancer la réflexion mais ce dont je suis convaincu c’est que nous avons un travail permanent à réaliser pour faire mieux connaître la SACD, son action, ses principes, ses services afin qu’elle puisse, auprès de tous, être reconnue comme étant d’utilité incontournable.

Je voudrais terminer par un remerciement à Bernard Teolis, notre délégué régional, qui m’a accompagné toute la journée et qui par sa présence et ses informations m’a permis de mieux appréhender quelques problèmes de ce Festival qui doit rester comme le dit si simplement son Président « un agitateur de démocratie culturelle ».

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Commentaires (1)

 

  1. Christophe Galent dit :

    Je crains de devoir vous démentir. Je ne me suis jamais emparé du micro pour proférer une pareille sottise revendicative. Il me semble que sont en ligne des vidéos publiques de ces débats, qui vous démentiront tout autant. Quant à l’absence du mot « auteur », tel que vous l’entendez, elle provient du fait que de plus en plus de spectacles, dans le OFF comme ailleurs, sont construits collectivement. La notion d’auteur serait grandement à problématiser. Et le thème global de la réflexion était beaucoup plus large que celui de l’auteur. Je comprends bien que vous deviez défendre la SACD, mais le OFF ne peut coîncider avec cette seule société. Voyez le nombre de « simples » interprètes dans le festival, l’importance de la question de la production, des politiques régionales, de la production, entre beaucoup, beaucoup d’autres choses.

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