Quelle est la place de la culture dans notre pays?

4 avril 2007 par - Divers

Les principaux candidats s’accordent à dire qu’elle est au centre de leurs préoccupations. Mais ce centre est-il un sommet ou un creux?
L’UMP désire rassembler des ministères. Et qu’envisage-t-on de supprimer? L’agriculture? Que nenni. La culture, bien sûr! Envisager de mettre sous la même tutelle l’éducation, la recherche et la culture est nettement un projet culturel en creux. C’est ignorer l’importance de l’audiovisuel et du spectacle vivant dans la vie des citoyens, dans les combats pour la diversité, dans les négociations internationales. Symboliquement, un secrétaire d’état ne remplacera jamais un ministre. Et sur le plan budgétaire, cela n’annonce rien de bon.
Les principaux partis semblent oublier que la culture et toutes ses branches génèrent des centaines de milliers d’emplois. La culture n’est pas un gouffre, c’est une industrie qui peut-être à ce point florissante qu’elle est la première exportation des USA. La guerre que mènent les américains en audiovisuel, et celle menée par les industriels pour gagner toujours plus au détriment des créateurs, l’importance des nouvelles technologies, tout cela mérite un ministère compétent, fort et soutenu par le gouvernement. Il s’agit d’être entendu à Bruxelles, de négocier, de légiférer, de continuer à être les leaders de la diversité. Ce n’est pas un sous-ministère.
Les principaux partis semblent aussi confondre éducation et culture.
Nous militons tous pour l’éducation culturelle. Les auteurs du spectacle vivant et de l’audiovisuel battent des records d’intervention au sein des écoles, des collèges, des lycées et des universités. Les actions sont la plupart du temps bénévoles. D’immenses réformes sont à faire pour créer des passerelles pérennes entre l’éducation et la culture. Il s’agit de former des professeurs, de créer des résidences d’auteurs en milieu scolaire, de mener des expériences de création avec les jeunes. Pour cela il s’agit d’abord de réformer l’Education Nationale sans dissoudre la Culture. Nos différentes professions ont toutes fait des propositions aux instances chargées de l’éducation. Elles sont reçues avec enthousiasme, mais voient rarement le jour. La lourdeur administrative retarde sans cesse la réalisation des projets. L’éducation met en avant le manque de moyens pour cacher un manque de volonté et des guerres intestines qui paralysent les réformes. Veut-on aussi paralyser la culture en la dissolvant dans un ministère déjà trop lourd?
La culture est un projet de paix, de démocratie, de tolérance, d’ouverture vers l’autre, de curiosité universelle et de non violence.
Elle mérite d’être un sommet, visible et accessible à tous, une préoccupation centrale de nos dirigeants.
Sophie Deschamps.

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